Marseille est une ville en constante évolution, où le passé et le présent se superposent. Marseille est une ville palimpseste, où chaque époque laisse sa marque. Tout s’y réécrit sans cesse, dans une perpétuelle correction de ce qui cependant ne s’efface jamais totalement.

Marseille mélange tout en son sein, créant une ville qui tire sa force dans sa pulsion de vie.

Tout n’y est pas idyllique et il reste important de percevoir et de documenter les frictions, les désaccords, les concurrences, jusqu’aux violences sociales qui s’en nourrissent. Mais malgré les tensions, une culture marseillaise commune perdure, offrant une alternative à l’identitaire national autant qu’à l’identitaire religieux. Le particularisme marseillais fournit un rempart à beaucoup de radicalismes, car il s’agit d’une culture en discussion, en palabre souvent, en dispute parfois, puis finalement en compromis : une identité en dialogue.

Ouverte à son propre changement. Une identité mouvante, perpétuellement.

La population de Marseille est principalement faite de gens qui, directement ou à quelques générations près, ont fui la faim, la guerre ou la misère ; donc de personnes qui sont ou ont été vulnérables. Cette vulnérabilité, parce qu’elle est portée par un élan de vie, relie les uns avec les autres. Les marseillais connaissent les obligations envers les citoyens fragiles. Il y a toujours une entente pour trouver un commun. Marseille ne cache pas, n’exclue pas (même si elle fragmente), et ses citoyens restent confrontés au réel, loin de l’aseptisation des standards culturels mondialisés figés dans les fantasmes et passions tristes comme seuls outils mobilisés afin d’appréhender l’autre, le différend.

Marseille est une ville au pluriel ; il y en a tant qu’elle finit par n’en faire qu’une. Du brouhaha, du tohu-bohu, sort une symphonie à la mélodie changeante, des modifications effectuées en fonction de ce que l’autre joue. Une harmonisation vitale.

Perçu trop souvent comme une ville bavarde, Marseille est en fait une ville de dialogue, première étape pour un respect mutuel qu’il s’agit ensuite de toujours préserver. Nous croyons en Marseilles. « Marseille au pluriel » comme un mot d’ordre. 

Unis dans nos différences.